Que la lumière soit


Déambulant dans la rue principale de la commune une sombre nuit de Septembre 1910, Monsieur le Maire y rencontre quelques personnes se rendant ou revenant de la gare du « tacot » récemment mise en service sur la ligne de chemin de fer de Meaux à Dammartin. II se rend compte alors de la nécessité de faciliter la circulation nocturne dans le village et le 9 octobre de la même année il propose au Conseil Municipal de tenter un essai d’éclairage au « Lusol » qu’un représentant des environs offre gratuitement. II est tout naturellement suivi dans ses conclusions et le tentative d’éclairage est autorisée.

Hélas, dès le 8 janvier 1911 il faut déchanter les quatre lanternes à incandescence par l’essence minérale ne donnent pas satisfaction malgré toutes les précautions prises et le fonctionnement des lampes livrées est absolument défectueux. Le Conseil Municipal invite donc Monsieur Sonnier, fournisseur des dites lampes, 12 rue Vincent à Paris, à garantir la parfaite qualité ainsi que leur fonctionnement irréprochable et il décide que la commune ne pourra se rendre acquéreur des appareils livrés tant que cette condition ne sera pas remplie.

Le 16 février 1911 le Conseil confirme cette décision mais apparemment l’essai ne s’est pas révélé concluant puisque le silence est retombé sur cette affaire et les malheureux voyageurs du « tacot’ continuent à progresser à tâtons par les rues obscures.

 

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Mais si la modernité tâtonne aussi, elle fait néanmoins son chemin et le 24 novembre 1912 le Maire informe l’assemblée communale des propositions de l’Omnium Français d’Électricité qui sous réserve d’une concession établie pour 40 ans, offre de se charger de la distribution publique de l’énergie électrique.

Voilà qui arrangerait bien les affaires de nos voyageurs et des résidents. Aussi le Conseil décide-il de mettre ce projet à enquête et autorise le Maire à signer toutes pièces administratives sous condition que le dossier soit exactement conforme aux propositions émises. Suite à cette décision la Préfecture prescrit par arrêté une enquête réglementaire sur cette affaire qui finalement n’a pas abouti puisque le 27 avril c’est Monsieur Caroly de Saint Soupplets qui fait à peu près les mêmes offres de concession réduisant toutefois la durée à 30 ans.

Même décision positive du Conseil qui semble bien décidé à procurer le confort électrique aux administrés mais cherche la meilleure manière de le faire.

Et puis une fois encore le silence retombe et pourtant le 16 septembre 1916, en pleine guerre donc, et preuve que malgré tout le précieux fluide électrique progresse, l’Omnium Français, toujours lui, est autorisé à faire traverser le chemin vicinal n° 1 par une ligne de transport d’énergie électrique qui va de Barcy à Saint Mard.

Pour autant la commune ne bénéficie toujours pas de la fée électricité, mais refuse néanmoins le 4 avril 1924 une proposition d’installation émanant du Syndicat de Claye. Refus non motivé mais peut être dû à quelques esprits rétrogrades et aveugles qui n’entrevoyaient pas encore le parti à tirer de cette révolution énergétique.

Deux ans passent et les mentalités semblent avoir évolué puisqu’en juin 1926, le 18, il est décidé d’abandonner provisoirement le projet d’adduction d’eau et de consacrer les fonds de l’emprunt souscrit en 1913 pour réaliser ces travaux à l’installation d’un réseau de distribution d’énergie électrique.

Six mois plus tard, la proposition de la Société d’Électricité du Nord Est Parisien, en vue d’obtenir par l’état la concession de distribution de l’énergie électrique avec déclaration d’utilité publique, est examinée en Conseil. Examen favorable puisque des décisions importantes sont prises

1. Prise en considération de la demande
2. Autorisation de signature des différentes pièces administratives par le Maire
3. Nomination d’un commissaire enquêteur en l’occurrence Monsieur Villette Maire d’ Iverny.

Le 11 avril 1927 un devis dont le montant n’est pas noté est approuvé, il concerne le « montage » de l’électricité à l’école et à la mairie contigüe.

La procédure administrative se poursuit et le 20 août 1927 la totalité du dossier est approuvé y compris un devis estimatif forfaitaire se montant à 40 000 francs. Le 2 septembre le Conseil donne son autorisation et le 18 octobre le maire appose sa signature sur chaque pièce du dossier.

Le 23 février 1928 la commune acquiert pour le franc symbolique 8 m2 de terrain à l’entrée du village destinés à l’implantation du transformateur et c’est au cours de cette même année 1928 sans qu’il soit possible d’en fixer la date exacte que la « lumière fut ».

Depuis, après intervention d’un avenant en 1934 et la révision de la convention en 1938, c’est, en application de la loi du 8 avril 1946, E.D.F. qui régit les rapports commune-concessionnaire.

Mais serait-il encore possible d’imaginer la vie d’une collectivité sans ce formidable atout qu’est l’énergie électrique?

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