En 1939, Plessis l’Evêque ne comptait que 90 habitants et 30 maisons et pourtant notre village avait été désigné comme centre de réquisition pour les camions. Alors imaginez un peu cette agitation ! Les gens venaient conduire leur camion réquisitionné par l’armée française et repartaient ensuite. J’en ai compté jusqu’à 200. Ces véhicules devaient servir à transporter des soldats ou du matériel.
Les autorités obligèrent les habitants à organiser des tours de garde pour surveiller les meules de gerbes de blé car ils craignaient que les malveillants provoquent des incendies.
Le 10 juin 1940 le maire reçut un télégramme de la préfecture ordonnant l’évacuation des populations civiles. Les gens sont donc partis à pied en exode car il n’y avait que deux automobiles dans le village et le carburant avait été réquisitionné. Après quelques jours de marche, l’armée allemande nous a rattrapés à Nemours alors nous sommes revenus.
Pendant l’Occupation, les gens se déplaçaient à pied ou à bicyclette, ils ne pouvaient même plus prendre le train car les Allemands avaient enlevé les rails du Tacot pour la construction du Mur de l’Atlantique.
Les cartes de rationnement distribuées par la mairie donnaient droit à 300 g de pain par jour et 120 g de viande par semaine, mais les jardins et la basse-cour permettaient d’améliorer les repas.